.
[[[ pour s’abonner aux publications de ce site… (format RSS) : clic ! ]]]
.
///
à l’occasion de tel ou tel appel, le E. s’exerce…
une fois le texte achevé (rarement) ou abandonné (plus souvent qu’à son tour), il passe à autre chose…
alors, l’explication : ce texte a été écrit (et proposé / événement rarissime puisque… unique, semble-t-il / et refusé…) à l’occasion de l’appel à textes de la revue Dissonances (n°24, été 2013).
le E. vous en souhaite bonne lecture
(à voix haute, en principe… les textes du E., hein…)
.
et si tu veux t’accompagner d’une bande sonore… tu cliques là :
http://syn-anton.bandcamp.com/track/bois-des-racines-edit-version
///
.
[ema] ©E.5131 / janvier, février 2013
je songeais à ça, l’autre soir, le cou à l’équerre
la face au jardin
plongé dans la nuit – peupliers – un bougeoir dans le dos
et la fenêtre entr’ouverte, entre toi et moi
et l’œil sur l’applique
et…
oui, point
ces petites bêtes qui se guident à ta lumière, s’introduisent et se collent au plafond et ne bougent plus, tu vois ?
séduites, minuscules, transparentes, allongées
d’une finesse pareille à celle
du plancton marin. insectes des marais et du soir…
une grosse tête pour un corps tout fin… quand elles sont là, elles sont là
tu – as laissé la fenêtre ouverte
la lumière allumée
entre autres mots : tu – les as invitées
en place. à l’orée de la fenêtre, à l’approche de l’ampoule
épinglées là – en terrain par trop aimable
alors… alors ?
plus un geste, pas un mouvement !
et tu clos – la nuit
prends l’escalier, rejoins ta couche et songe… ou rêve…
.
et des mois plus tard,
elles sont là, elles n’ont pas bougé. aucun déplacement, ni furtif, ni rien
elles sont là
collées au plafond, installées là, avec leurs gros yeux noirs
et presque leur sourire
tu t’échines en cuisine, tu regardes un mauvais film, tu joues aux cartes, mènes le petit au bout…
elles sont là
que tu ouvres ou fermes l’œil, les volets
quand tu dors…
elles sont là
///
lancinant
à petits pas
ou de grande envergure
derrière la porte, au coin de chaque rue, je suis [ema]
(je ne sais plus qui)
[ema] tapi, caché, dissimulé, sous le lit, sous l’envie
le parapet… qui saute, te fait sauter
partout [ema]
partout… [ema]
la petite décharge, régulière, en arrière de ta nuque, à la façon de l’horloge, chaque seconde qui palpite, tic, tic, la nuque… qui te pousse du doigt, hors la cage. toc toc…
je m’explique :
de même que j’ouvre la porte qui doit rester fermée
je t’ouvre l’œil, je t’apprends à voir, à désespérer – la lucidité ? la belle affaire… le ravissement vain
une marche, le parapet
j’accompagne ta progression, te soutiens – tu manques de force
la paume de ma main sous ton coude affaibli
et te voilà au-dessus des eaux boueuses et dangereuses
im-pé-tu-euses, à gros bouillon…
« la fange », dont vous parlez à l’envi…
et c’est le plus beau moment de ta vie !
enfin, tu vois… !
ah, ça ! d’étranges choses… et ne m’en parle pas !
ah !
si la chair s’exprimait…
et je t’apprends que tu es en vie
et je t’apprends à poursuivre
l’œuvre, ton œuvre, la vôtre : la mienne !
me voilà enchanté… ! c’est l’enthousiasme… et je m’égare
les arts… les arts…
plein de moi(s) !
point !
oui
///
[ema] inspire, se nourrit de tout
du manque de vigueur au surplus, à la vidange nécessaire…
accroupi(e), je t’accompagne, me repais
sur ta cuisse entr’ouverte, sur ton jardin épais
je lis dans vos livres, dans vos cervelles inquiètes
m’inspire, me nourrit de vous
du troc. entre nous
je ne suis jamais repu
tchin !
[ema] partout, qui t’illusionne, te met à bas ou te montre d’autres vrais
et tu dis : « [ema]… s’abat sur moi, je ne sais plus qui »
et moi
le sourire posé sur tes souffrances
dans l’ombre de tes pensées peu fières
dans le fruit de tes entrailles, dans la chaleur qui fuit, la pression sur la cervelle
l’éclatement en étoiles
je suis [ema]
la douleur
la joie
ô mon dieu !
(je ne sais plus qui…)
m’a créé
je porterais deux ailes
je suis, je suis, je suis
on dirait que je serais…
lemal
©E.5131
///


///