2011/10/26

/// automne ///

 

« seul en automne » ©E.5131

« journal/extrait » ©E.5131

alors, chacun y va de son automne. je me rappelle y être allé de mon hiver, alors… allons donc pour l’automne, pour le fun, pour l’exercice.

pour le fun est le mot, pourtant il sonne mal ici. en short, il ne parvient pas à prendre sa place parmi les mots couverts et doudounes, écharpes et manteaux qui m’entourent, la goutte au nez.

et le faire en catalogue, ça demande moins d’efforts (demande à tous ceux qui écrivent en catalogue… pourquoi ils le font).

ça souffle fort et La Fontaine a tort : l’eucalyptus frêle, pour moitié, vient de perdre de sa hauteur. le gros tilleul, con, qui trône au fond du jardin
du voisin
hautain, dédaigneux
tandis qu’hurle le manant à l’ombre
planté à jamais

m’empêche de porter l’œil unique que j’ai
sur la colline arborée du village qui me fait face

salaud !

la tonne de granules livrée, tour odorante dans le garage. pour nourrir le poêle, qui tourne depuis deux fois sept jours (voyez là l’effort…).
j’avais plus de dos, j’ai plus d’épaule. plus de hanche non plus. c’est ma gauche qui se délite. l’est temps de prendre rendez-vous. fin novembre, par exemple. le temps & l’âge : couple maudit. où se trouve ma rebouteuse ?

on file du blé aux banques, c’est le monde à l’envers.
le « maintenant ou jamais » de Merkel c’est un
« livrons les états à la finance et qu’ils disparaissent une fois pour toutes ! »
(je m’ai gouré dans la traduction ?)

/// les diarrhées, reparties comme elles sont venues, sans laisser de trace, ou presque…
c’est l’automne qui vient, marron, jaune et or
la nature s’endort
le vent du nord
est le plus fort
amor amor
arbore
accor
d’où tu sors
ça, toi ?
le vent mauvais… ///

je lâche ça
et garde pour les projets qui fleurissent, à deux têtes ou plus.

le vent souffle et les feuilles ne s’embarrassent pas. d’un côté à l’autre, au ras du sol… elles prennent leur baluchon, marron, jaune, or. rouge avant étreinte. je me demande ce qu’en font les territoires de l’est… eux qui recueillent, chaque année, toutes les feuilles qui passent sous ma fenêtre.

châtaignes, cèpes, 1er novembre, accordéon, petits ventres, fêtes et bourrée limousine. pour se réchauffer, rien ne manque, ni la chaleur humaine. le chercheur de champignons se rabat sur la châtaigne. ça te fait saliver : les poêlées de cèpes et de girolles, pommes  de terre sautées, lard, oignons, ail, persil. odeurs de cuisine… châtaignes dans le four.

la barbe envahit mon visage fréquemment. c’est un signe. comme les grues qui gueulent dans le ciel. elles se barrent. les pelures s’ajoutent. je n’aime pas le blouson chaud, le gros blouson qui prend tant de place. j’ajoute les pelures. noires à capuche.

tu penseras, cette année, à dire au revoir aux vieux/vieilles. c’est la période qui commence, celle où ils nous quittent, ou on les quitte, va savoir… malheur à celui qui n’a pas pris le temps de dire au revoir. et je le sais.

« journal/extrait » ©E.5131

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