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« Ses mots… », par Hum Toks / E.5131
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Je sais pour quoi j’écris, je sais donc pourquoi je lis.
Et c’est pourquoi je lis rarement les auteurs étrangers…
Je dois dire, au passage, que je lis très peu, que mon temps est dédié plutôt à l’écriture. Fort modestement, certes, mais ça n’ajoute pas une seule minute à mes journées qui, comme les vôtres, durent vingt-quatre heures.
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Je lis rarement les auteurs étrangers… disais-je.
Pourtant, voilà… Il y a de cela bien des années, une camarade de soirées, de discussions, d’écoutes de zique, plus que de Fac (car nous n’y passions pas tant de temps que cela…) m’a envoyé violemment dans le pif un exemplaire de Mrs Dalloway de Virginia Woolf (je venais sportivement d’éviter son Ulysse de Joyce) en maugréant : « T’as pas lu, ça ?!!! Bah, dis donc ! ».
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C’est ça, « Bah, dis donc »… Désolé.
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Je crois pouvoir dire et écrire que nous sommes vingt ans plus tard, que je n’ai lu ni l’un(e), ni l’autre et que j’en suis fort marri. Mais pour qui me connaît, de près, l’idée que je réussisse un jour ce grand schelem n’est qu’une idée vague, de peu de consistance, plus utopique encore que le juré-craché de la semaine concernant le gaz de schiste…
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Toutefois… Me voilà, on ne sait comment, en possession d’un texte de Woolf : De la maladie. Texte court, moins de quarante pages. Et comme je suis en vacances et que j’ai du temps (un peu avant la sieste, un peu après la sieste…), j’ai lu De la maladie… Je dois dire, au passage (de nouveau ? à niveau ?), que je suis persuadé que les textes ne nous tombent pas par hasard dans les mains. Ah, non, putain ! Y a de la destinée, là-dedans… ! (Je me hâte de rassurer tous mes proches, je ne dis pas ça à cause du titre… Non, non, non… Même s’il faudra bien se faire à l’idée que je meure un jour. Alors, ça, bah oui).
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Je ne lis pas les auteurs étrangers car je sais que je n’aurai jamais accès à l’auteur, à ses mots, à son rythme, à sa musique : partant, à son univers. Voilà pourquoi je lis : l’univers. Et ça me rappelle toujours l’autre imbécile qui me racontait qu’il avait baisé avec le sosie de xxx. Et le texte traduit, c’est pire qu’un sosie !, pensais-je…
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Eh bien non. Et c’est Élise Argaud qui me le prouve. Elle a traduit ce texte de Woolf : De la maladie. Je crois que j’ai pas tout compris… Je suis un peu bête. Mais de la même façon que je suis capable d’écouter une conférence ou une discussion, littéraire comme scientifique ou autre, sur France Culture, par exemple, sans rien comprendre, simplement parce que je me laisse envahir, naïf, par le rythme, la justesse, le savoir lointain et vaporeux, je me suis laissé bercer par ses mots.
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Ses mots… Les mots de qui ? De Virginia ou d’Élise ?
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Hum Toks / E.5131
De la maladie, Virginia Woolf, traduction Elise Argaud,
Editions Payot & Rivages, 2007.
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« Woolf en vacances… » ©E.5131
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